Afin de réagir à cette urgence environnementale dont nous sommes tous responsables, un groupe d’acteurs s’est rassemblé. Ils ont créé ensemble l’éco-score. Ce dernier a pour objectif de sensibiliser la population sur une alimentation en accord avec la protection de l’environnement.
L’éco-score : histoire et fonctionnement
Un peu d’histoire
Lors de la convention citoyenne pour le climat, l’éco-score fait son apparition parmi les propositions émises dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Cette idée d’éco-score prend forme en février 2020, sous la direction du Ministre de la Transition Écologique et l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), dans le but d’une expérimentation afin de développer et d’harmoniser la communication environnementale.
Ce score écologique fait écho à un logo connu depuis 2017 : le nutri-score, qui est un indicateur nutritionnel, et leur similarité n’est pas due au hasard. Tous deux, ont un code couleur allant du vert au rouge, ainsi que des lettres allant du A jusqu’au E.
La volonté de suivre le même schéma pour ces deux scores est en particulier liée à la connaissance que la population détient déjà sur le nutri-score, afin de simplifier la lisibilité de ce nouveau score et sa facilité de compréhension.
Mais ces deux indicateurs sont tout de même différents : ils n’ont pas les mêmes objectifs. Le nutri-score renseigne sur la qualité nutritionnelle du produit, liée à la santé humaine, tandis que l’éco-score est un indicateur sur l’impact environnemental de notre alimentation.
Comme le nutri-score, l’éco-score pourra aussi être utilisé via une application. Avec le système de flashcode accolé au produit, le consommateur pourra directement scanner l’éco-score, et avoir les résultats sur son smartphone. Ces résultats sont basés sur des données scientifiques.
Ce score pourra s’appliquer sur les produits de la grande distribution, ainsi que dans le domaine de la restauration.
L’éco-score s’appuie sur l’analyse du cycle de vie (ACV) du produit, comme l’explique Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Étiquetable, (source : visio-conférence du 07/01/2021).
Afin de créer un éco-score indépendant, et dans le but de sensibiliser les consommateurs sur leur alimentation et l’environnement, l’éco-score a été lancé par un groupe d’acteurs déjà connus du grand public, le 7 janvier 2021:
- Yuka
- Foodchéri
- Seazon
- Etiquettable
- Marmiton
- Frigo Magic
- Scan up
- Open food Facts
Comment fonctionne l’éco-score ?
Le calcul de l’éco-score est établi en fonction de plusieurs critères.
Ce dernier se base sur les données de référence de l’application Agribalyse, mise en place par l’ADEME et l’INRAE. Ces informations offrent la possibilité de connaître l’impact environnemental de 2500 produits en fonction de leur ACV.
L’ACV est effectuée sur un score de 0 à 100, et concerne :
- l’agriculture
- le transport
- la transformation
- l’emballage
- les supermarchés et distributions
- la consommation
Ce score sera ensuite pondéré par des critères qualitatifs supplémentaires, via un système de bonus/malus allant de -10 à +15, tenant compte de :
- la circularité des emballages
- la saisonnalité des ingrédients
- les labels (13 labels sont pris en compte : bio, label rouge, commerce équitable…)
- l’emballage final
- l’origine des ingrédients et le lieu de fabrication
- les espèces animales menacées
Par la suite, un total est effectué, en additionnant l’ACV et les bonus/malus, et celui-ci constitue la note finale de l’éco-score.
L’éco-score et ses objectifs
Un outil pédagogique
L’éco-score a été conçu dans le but d’atteindre divers objectifs, tant d’un point de vue consommateur qu’entrepreneur. Ses objectifs principaux sont les suivants :
- Pédagogique : afin de sensibiliser la population sur les produits qu’elle consomme
- Transparence : dans le but de donner les bonnes informations aux consommateurs pour les aider dans leurs choix, apporter un outil aux fabricants, distributeurs et restaurants afin d’être plus transparents
- Accessibilité sans limite : l’éco-score est ouvert à tous. Qui veut l’utiliser peut décider d’en créer un pour son produit
L’objectif principal relevé par le gouvernement et les acteurs utilisant dores et déjà l’éco-score, est la pédagogie amenée par ce logo. Sensibiliser la population sur l’impact de son alimentation sur l’environnement, tout en réalisant ses achats alimentaires, est le but direct de cet affichage sur l’étiquette des produits.
Nous avons le pouvoir de façonner une société plus durable, en encourageant les consommateurs et les producteurs à être plus engagés. Et ce, dans le respect de l’environnement. L’éco-score a été conçu afin de répondre à ces objectifs capitaux. Mais la prise de conscience doit être généralisée. “Chaque achat peut être un acte de vote” pour le climat.
L’éco-score, une plus-value pour votre marque
L’éco-score est à ce jour, non obligatoire. Les marques sont libres de l’utiliser ou non, comme le nutri-score. Mais l’objectif est que cet affichage soit présent sur tous les produits, pour harmoniser l’alimentation avec la préservation de l’environnement.
Lors d’un micro-trottoir, des consommateurs ont été directement interrogés sur ce qu’ils pensaient au sujet de cet éco-score. Et les avis sont unanimes : ces personnes déclarent vouloir privilégier les produits ayant un éco-score A, par rapport aux autres notations (B, C, D et E) lorsque celui-ci sera disponible. D’autres disent que ce logo changera leur choix dans l’achat de leurs produits. Ils appuient en disant que ce nouveau logo est important pour l’environnement.
Depuis quelques années déjà, la population réalise l’importance de son alimentation, autant pour sa santé que pour l’environnement. Alors végétaliser son assiette, avec des produits bio et de saison, devient courant. Des moyens existent afin d’améliorer votre éco-score. Les futurs acheteurs seront sans doute tentés par des produits portant ce logo écologique. L’éco-score est donc un réel atout pour votre marque !
Comment lancer l’éco-score pour sa marque ?
Réglementation et conditions de l’instauration d’un éco-score
L’éco-score n’impose aucune limite d’accès. Toutes les marques peuvent attribuer ce logo à leurs produits.
Il existe cependant quelques règles concernant la transparence et le respect du règlement d’usage, qui s’appuie sur :
- la transparence des calculs
- l’application de la méthodologie de l’éco-score
- le processus d’enregistrement
- l’information du collectif
Chaque producteur est libre de décider de l’utilisation de l’éco-score ou non, pour ses produits. Il n’y a aucun frais financier à la suite de la mise en place de l’éco-score.
Il est désormais possible d’accéder à l’éco-score de nombreux produits via des applications ou sites web. Par exemple, Open food facts dispose de la notation de 240 000 produits.
Suite à la demande d’apposition de l’éco-score sur votre produit alimentaire, c’est l’ADEME et l’INRAE qui récupèrent les documents et décident du score qui sera affiché au niveau national. Son affichage est par la suite optionnel, comme le nutri-score.
Des astuces afin d’améliorer votre éco-score
Des entreprises se retrouvent face à un éco-score D ou E sur leurs produits. Mais il existe des solutions afin de transformer ces notations pour qu’elles atteignent un éco-score A ou un B.
Un éco-score A traduit le faible impact du produit sur l’environnement. Parmi les différentes marques, le bio aura un meilleur score que les autres produits. Aussi, les produits venant de France auront encore une meilleure notation.
Des opportunités existent et sont à saisir afin d’améliorer votre éco-score, en portant votre attention sur vos emballages et leur recyclabilité. Le plus important n’est pas le score que vous obtenez au début, mais celui obtenu à la fin, en changeant certaines modalités sur vos produits.
Lors d’un Webinaire sur l’éco-score et avec plusieurs intervenants et co-fondateurs de grandes marques du service alimentaire, il a été montré comment le groupe Food chéri a transformé en éco-score A, un plat de pâtes avec un éco-score initialement D.
La recette ayant un éco-score D était la suivante : Linguine aux bolognaises, avec du fromage, de la viande de bœuf et des emballages en plastique non-recyclable. La marque a modifié son produit, et a obtenu un éco-score B. Comment a-t-elle procédé ?
Tout d’abord, la viande de bœuf a été remplacée par du poulet. Ensuite, la quantité de fromage a été diminuée, et leur emballage de base en plastique non-recyclable a été supprimé, pour laisser place à un emballage en carton recyclable.
Cependant, Food Chéri n’en est pas resté là, et a fini par obtenir un éco-score A pour sa recette. Les changements pour arriver à ce score ont été les suivants :
- linguine Bio
- bolognaise veggie
- suppression du fromage
- emballages en carton recyclable
En effet, les produits végétariens impliquent un impact environnemental moindre.
Lorsque les produits sont bio, ou possèdent des SIQO (Signes Officiels de Qualité et d’Origine), vous pouvez obtenir un bon résultat sur votre éco-score. La population tend vers une alimentation plus végétale, locale et bio.
De plus, l’éco-score implique un accès ouvert à toutes les marques. Aujourd’hui, la transparence est l’un des critères de choix des consommateurs, et crédibilise votre marque et vos produits. Alors, ne serait-ce pas le moment pour vous de mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir un bon éco-score ?
Passionnée de #Nutrition et experte en #santé, Anouk est chargée de projet nutrition au sein de la #PepsTeam. Elle contribue à la rédaction & publication d’articles pour le PepsBlog et sites web clients.