Depuis janvier 2017, l’ANSES a publié son nouveau rapport concernant l’actualisation des recommandations nutritionnelles couvrants 97,7 % des besoins de la population française. Cette mise à jour des repères nutritionnels a été motivée par l’évolution des données scientifiques au cours des dix dernières années. Les repères actuels du Programme National Nutrition Santé (PNNS) portent sur différents groupes d’aliments et sur l’activité physique. Ces repères s’adaptent à des populations spécifiques (personnes âgées, enfants, adolescents, femmes enceintes et allaitantes). Le cabinet de conseil marketing PepsWork vous propose un condensé des incontournables de ce dernier rapport de l’ANSES.
Les évolutions des recommandations nutritionnelles
Les repères du PNNS établis par l’ANSES ont différents objectifs :
- Couvrir les besoins nutritionnels de la population française ,
- Prévenir le risque de maladies chroniques non transmissibles (cancer, diabète, obésité, maladies cardiovasculaires…),
- Limiter le risque lié à l’exposition aux contaminants alimentaires, mercure, aluminium…
Les évolutions des repères du Programme National Nutrition Santé touchent les nouvelles catégories d’aliments, la prise en compte des contaminants alimentaires et la mise à jour des recommandations nutritionnelles, tout en considérant les habitudes alimentaires des Français pour en faciliter l’acceptation.
Les nouvelles références nutritionnelles
L’ANSES a tout d’abord modifié certains termes concernant les nouvelles références nutritionnelles :
- BNM : besoin nutritionnel moyen
- RNP : référence nutritionnelle pour la population, anciennement ANC
- AS : apport satisfaisant, apport quotidien moyen d’une population pour lequel le statut nutritionnel est jugé satisfaisant
- LSS : limite supérieure de sécurité, apport journalier chronique maximal d’une vitamine ou d’un minéral considéré comme peu susceptible de présenter un risque d’effets indésirables sur la santé de toute la population
Nouvelle catégorisation avec 9 groupes d’aliments
L’ANSES propose une nouvelle organisation des groupes alimentaires :
- Les légumineuses sont séparées des féculents de par leur richesse en protéines et en fibres,
- L’eau, est la seule boisson indispensable, elle est donc séparée du groupe des boissons,
- Les jus de fruits quittent le groupe des fruits et légumes et rejoignent le groupe des boissons sucrées.
On observe la création de 2 nouveaux groupes alimentaires : les légumineuses et les boissons sucrées. On assistera donc à la création d’une nouvelle pyramide alimentaire prochainement.
Prise en compte des contaminants alimentaires
Pour la première fois, l’ANSES prend en compte les enjeux liés à la présence de certains contaminants chimiques dans l’alimentation, comme le mercure ou l’aluminium.
- Elle mentionne la nécessité de réduire les teneurs de ces contaminants présents dans les produits alimentaires, en citant notamment le plomb et l’acrylamide.
- L’agence renouvelle également sa recommandation de manger varié, en termes d’aliments et de sources d’approvisionnement.
Nouvelles recommandations nutritionnelles
L’ANSES va plus loin en proposant de nouveaux repères de consommation sur certaines catégories d’aliments :
- Produits céréaliers complets et peu raffinés : le pain, les pâtes ou le riz par exemple sont à consommer tous les jours en privilégiant les produits complets ou peu raffinés et à index glycémique bas. Il est à noter que seules les céréales du petit déjeuner complètes non sucrées peuvent être incluses dans ce groupe.
- Produits laitiers : il est désormais conseillé de consommer 2 produits laitiers par jour.
- Viande et volaille : une diminution de la consommation de viande rouge (bœuf, porc, veau, mouton, chèvre, sanglier, biche) est conseillée avec un apport de 500 g par semaine maximum, la volaille est à privilégier.
- Poisson et fruits de mer : le poisson peut être consommé 2 fois par semaine en incluant un poisson gras. Il est conseillé de varier les espèces et lieux d’approvisionnement pour un maximum de diversité.
- Charcuterie : maintenant séparée des « viandes », il ne faut pas en consommer plus de 150 g / semaine, le jambon blanc étant l’aliment de ce groupe à privilégier.
- Matières grasses ajoutées : pas de grand changement du côté des matières grasses. Les huiles de colza et de noix riches en acide alpha linolénique (oméga 3) ainsi que l’huile d’olive sont à privilégier au profit des huiles de tournesol et d’arachide, pauvres en cet acide gras essentiel.
- Produits sucrés : toujours à limiter, les boissons sucrées (jus de fruit compris) et céréales du petit-déjeuner y sont incluses.
- Légumineuses : l’ANSES conseil une consommation renforcée et régulière de légumineuses.
Des travaux à poursuivre
Les travaux de l’ANSES portent sur des données et des études scientifiques, cependant il reste des éléments encore incertains aux yeux des scientifiques. Ils demandent donc à poursuivre des travaux de recherche, notamment sur :
- La vitamine D fait encore l’objet de nombreux débats scientifiques, en raison notamment de la difficulté à estimer la quantité de vitamine D synthétisée par l’organisme grâce à l’exposition solaire.
- Le sodium, constitue toujours un enjeu fort en matière de santé publique associé à des excès de consommation
- Les sucres, pour lequels les données disponibles n’ont pas permis de distinguer les effets sur la santé des sucres naturellement présents dans les aliments de ceux des sucres ajoutés.
Quelles répercussions pour les entreprises?
Vous vous demandez peut-être si ces nouvelles recommandations vont impacter les règlements relatifs à l’étiquetage nutritionnel alimentaire. Et bien non, le règlement INCO qui concerne l’Europe parle d’AQR (apport quotidien de référence), qui sont différents des nouveaux RNP francais, il n’y a donc pas d’incidence sur les AQR, ni sur étiquetages alimentaires.
Cependant, les consommateurs se tournent de plus en plus vers une alimentation saine, sans conservateurs, bio ou encore local … La tendance “healthy” est plus présente que jamais. Le fait de vouloir manger mieux, être en bonne santé, respecter les slogans du PNNS tels que “manger 5 fruits et légumes par jour” n’ont jamais tant intéressé les consommateurs.
Nous conseillons donc aux entreprises de :
- Suivre les recommandations de l’ANSES dans la composition de leurs produits
- Ne pas hésiter à afficher le fait que vous suivez ces recommandations par des allégations, des logos, des slogans…
- Mettre en avant la présence de légumineuses dans vos produits
- Se tourner vers les produits complets
- Favoriser le bio et le local
- Réduire les additifs synthétiques ou même naturels qui se retrouvent dans les aliments
- Réduire les contaminants alimentaires tels que le mercure ou l’aluminium
- Ne pas hésitez à intégrer le Nutri-Score d’application volontaire sur le packaging, pour rassurer ou conforter le consommateur, cela lui prouvera également que vous adoptez une démarche honnête en apposant cette information facultative sur vos produits.
Vous avez un projet de lancement d’un produit qui s’inscrit dans les recommandations de l’ANSES? Notre équipe de consultants nutritionnistes et marketeurs, vous propose des études de marché ad-hoc, des ateliers de créativité pour lancer vos prochains produits et des formations en nutrition pour vous accompagner de l’idée à la mise sur le marché!
PRENEZ RENDEZ-VOUS ICI
Vous pouvez retrouvez ci-dessous le rapport de l’ANSES :
- https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0103Ra-1.pdf
- https://www.anses.fr/fr/content/l’anses-actualise-les-repères-de-consommations-alimentaires-pour-la-population-française
Nutritionniste et ingénieure-maître en Santé, Florence est consultante marketing, spécialiste des marchés de la santé, de l’alimentation et du sport. Elle a fondé l’agence de conseil PepsWork, qui vitamine les projets d’innovation de ses clients, de l’idée jusqu’à la mise en marché, et plus encore.. sur du content marketing, de la communication scientifique, technique et nutritionnelle, des livres blancs et des articles de blog.