Le dopage est pratiqué depuis de nombreuses années. Les effets négatifs liés à la prise de ces produits illicites peuvent sembler négligeables comparés aux bénéfices retirés. Cependant, bien que certains produits dopants aient des effets réversibles dans les semaines ou mois suivant l’arrêt de leur consommation, d’autres présentent des risques irréversibles sur le long terme. C’est pourquoi des réglementations relatives au dopage existent afin de protéger la santé du sportif et veiller au respect du code du sport.
Les marques de nutrition sportive doivent ainsi répondre à un double enjeu : optimiser les performances du sportif tout en étant conformes aux normes anti-dopage. Dans cet article, Pepswork regroupe les prérequis indispensables pour concevoir un produit de qualité pour le sportif dans le respect de la réglementation .
Vous avez un projet de création de produit pour la performance sportive mais vous ne savez pas par où commencer ? Retrouvez notre Livre Blanc : Lancer un produit de nutrition sportive qui vous donne des conseils de l’idée, en passant par la règlementation jusqu’au marketing.
Le dopage : un marché contrôlé
Le dopage est défini par l’utilisation de substances et/ou d’actes médicaux permettant d’augmenter artificiellement ses capacités physiques et mentales[1].
Un produit dopant remplit au minimum deux des trois critères cités ci-dessous[2] :
- il possède un potentiel d’améliorer la performance
- il constitue un risque pour la santé
- il est contraire à l’éthique du sport .
Un tel produit est interdit et serait positif aux contrôles antidopage réalisés par les organismes de lutte contre cette pratique.
Marché mondial du dopage
Le dopage constitue un marché illégal mais important, avec un chiffre d’affaires mondial de 30 milliards d’euros en 2016[3].
Ce développement a connu un pic dans les années 1990, où le sport est devenu un acteur de l’économie mondiale. De plus, cette période a été marquée par une avancée technologique pharmacologique, permettant de rechercher de nouvelles molécules prometteuses pour la performance du sportif.
Au niveau mondial, une filière économique s’est ainsi créée avec :
- des pays producteurs tels que la Russie et l’Ukraine
- des laboratoires de transformation aux Pays Bas et en Espagne
- des pays de stockage en Belgique et en Suisse
- et des consommateurs en Europe et en Amérique du Nord[4]
Règlement et organismes de contrôle
Règlement et normes
Le code du sport regroupe l’ensemble des lois et décrets relatifs au domaine du sport[5] .
Les articles articles L232-1 à L232-31 du chapitre 2 de ce code sont dédiés à la lutte contre le dopage[6]. L’article L.239-9 définit les conduites interdites : » Il est interdit, au cours des compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par des fédérations sportives ou par une commission spécialisée instituée en application de l’article L.131-19, ou en vue d’y participer:
- D’utiliser des substances et procédés de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l’emploi de substances ou procédés ayant cette propriété,
- De recourir à ceux de ces substances ou procédés dont l’utilisation est soumise à des conditions restrictives lorsque ces conditions ne sont pas remplies. »[6]
Le code mondial antidopage, établi par l’Agence Mondiale Antidopage en 2004, est le document regroupant les politiques, règles et règlements antidopage. Il sert de référence aux organisations sportives et autorités publiques. Ce code applique le principe de responsabilité objectif[7]. En effet, l’article 2.1.1. mentionne une responsabilité totale des sportifs quant à la consommation, involontaire ou non, de substances dopantes. “Il incombe personnellement aux sportifs de s’assurer qu’aucune substance interdite ne pénètre dans leur organisme. Les sportifs sont responsables de toute substance interdite ou de ses métabolites ou marqueurs dont la présence est décelée dans leurs échantillons. Par conséquent, il n’est pas nécessaire de faire la preuve de l’intention, de la faute, de la négligence ou de l’usage conscient de la part du sportif pour établir une violation des règles antidopage en vertu de l’article 2.1.”[8]
Afin de protéger les sportifs, l’AFNOR a établi en 2021 la norme européenne antidopage NF EN 17444[9]. Cette norme remplace la norme française AFNOR NF V94-001 de 2012 et permet la prévention du dopage. Tout industriel proclamant respecter cette norme s’engage :
-
- à stocker des échantillons des produits finis.
- à respecter les bonnes pratiques quant à la sélection des ingrédients, aux choix des fournisseurs et à l’organisation de la fabrications des produits.
- à éviter toute contamination involontaire. [10]
Le respect de ces conditions permet aux fabricants de mentionner un label sur leurs produits, gage de sécurité pour les consommateurs. Ce label a la mention suivante : « ce produit a été développé et fabriqué conformément aux exigences de la norme NF EN 17444 à la date de production du lot.»[9]
D’autres labels attestent l’absence de substances interdites. Sport Protect est un organisme indépendant qui délivre son label aux produits conformes à la norme antidopage européenne de l’AFNOR NF EN 17444.[11]
Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD)
L’AFLD est une autorité publique indépendante créée en 2006[12]. C’est actuellement l’unique organisation nationale antidopage compétente en France. Elle est en collaboration directe avec le Comité International Olympique (CIO) et les fédérations sportives internationales. Elle permet de définir et de mettre en place les différentes actions menées dans la lutte contre le dopage. Ses principales missions sont de contrôler, d’analyser et d’informer . Cette organisation s’appuie sur les services du Ministères des Sports et à recourt à des compétences pluridisciplinaires.
Agence Mondiale Antidopage (AMA)
L’AMA est une organisation internationale indépendante à but non lucratif. Elle a été créée en 1999 afin de promouvoir, coordonner et superviser la lutte contre le dopage dans le sport[13].
L’Anti-Doping Administration and Management Systems (ADAMS) est un système d’administration et de gestion antidopage en ligne[14]. Il permet aux sportifs et aux organisations luttant contre le dopage de partager des informations liées aux contrôles anti-dopage. La saisie, la conservation, le partage, ainsi que la transmission de données permettent d’aider l’AMA et ses collaborateurs à lutter contre le dopage.
Vos produits de nutrition sportive sont conformes au code anti-dopage? Intégrer la liste des acteurs du Rapport Nutrition Sportive 360° 2023, pour plus de visibilité!
Les principales substances dopantes
Chaque année, l’AMA référence les substances et méthodes interdites sur une liste d’interdictions. Cette liste est internationale et son respect est obligatoire.
Cette liste est répertoriée selon trois catégories : les substances et méthodes interdites en permanence, les substances et méthodes interdites en compétition et les substances et méthodes interdites dans certains sports[15].
Les substances interdites en permanence :
-
- Les agents anabolisants tels que les stéroïdes androgènes
- Les hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées et mimétiques tels que l’EPO, l’hormone de croissance GH, la corticotrophine ACTH, l’hormone lutéinisante LH et la gonadotrophine chorionique CG.
- les agonistes β2 qu’ils soient agonistes sélectifs ou non sélectifs
- les modulateurs hormonaux et métaboliques tels que les inhibiteurs de l’aromatase, les substances anti-oestrogéniques, les agents prévenant l’activation du récepteur IIB de l’activine, l’insuline, …
- les diurétiques et agents masquants
Les substances interdites en compétition :
- Les stimulants tels que l’épinéphrine et l’octopamine.
- Les narcotiques tels que la morphine et l’héroïne
- Les cannabinoïdes naturels et synthétiques tels que les produits dérivés du cannabis
- Les glucocorticoïdes tels que la cortisone et le prednisolone.
Les substances interdites dans certains sports :
Les β -bloquants sont interdits en compétition dans les sports suivants :
- Automobile
- Billard
- Fléchettes
- Golf
- Ski
- Sports subaquatiques
- Tir et tir à l’arc
Zoom sur quelques substances dopantes
L’érythropoïétine
L’érythropoïétine (EPO) est une hormone glycoprotéique naturelle qui agit comme facteur de différenciation et de croissance des précurseurs des hématies. Par ce mécanisme, l’EPO stimule la production de globules rouges, permettant d’augmenter l’oxygénation tissulaire des sportifs[16].
Des dérivés de l’EPO sont utilisés comme produits dopants. En augmentant l’oxygénation musculaire, cette hormone optimise l’endurance et les performances du sportif.
En excès, cette molécule n’est pas sans risques. En effet, une quantité de globules rouges anormalement élevée va augmenter la pression et la viscosité du sang, favorisant une hypertension artérielle.
Les amphétamines
Les amphétamines sont de puissants psychostimulants du système nerveux central[16].
De par leurs propriétés multiples, leur consommation est motivée par divers objectifs :
-
- ses effets satiétogènes sont intéressants dans le cadre d’une perte de poids, utile pour les sports aux catégories de poids.
- ses actions bronchodilatatrices permettent une meilleure oxygénation sanguine.
- elles luttent contre la fatigue augmentant ainsi la résistance à la fatigue du sportif.
- enfin, elles augmentent la concentration en dopamine, permettant d’augmenter la confiance en soi, la concentration et la motivation du consommateur.
Bien qu’attractive, cette amélioration de la performance mentale et physique est accompagnée d’effets délétères :
-
- des crises d’angoisse et des tétanies ont été observées après la prise d’amphétamines.
- des dénutritions et des altérations de l’état général ont également été reportées, liées à une perte de la sensation de faim et un manque de sommeil. Cela entraîne un affaiblissement global de l’organisme et des troubles psychiques tels que des délires et une nervosité accrue.
Les hormones de croissance
La somatotrophine, plus communément appelée Growth Hormon (l’hormone de croissance) est une hormone polypeptidique synthétisée, stockée et sécrétée par l’hypophyse. Via son action sur le foie, elle stimule la sécrétion d’IGF-1 (Insulin Growth Factor 1) qui à son tour favorisera l’augmentation de la masse osseuse et musculaire, tout en favorisant le mécanisme de lipolyse au niveau du tissu adipeux.
Une hypertrophie musculaire et une destruction des graisses du tissu adipeux permettent au sportif d’avoir un rapport masse grasse/masse maigre optimal pour des performances boostées[16]. Cette hormone est ainsi très convoitée par les sportifs.
Pourquoi les sportifs se dopent-ils ?
De l’amateur au professionnel, les pratiquants de sport recherchent le dépassement de soi et la performance[17]. Ces motivations sont si importantes pour le sportif qu’il en oublie le code du sportif dans lequel la tricherie est exclue, ainsi que sa santé.
De 5 à 15% des sportifs amateurs adultes utilisent des substances afin d’optimiser leurs performances1. Interdites en France, ces consommateurs achètent des stéroïdes anabolisants, des dérivés du cannabis, des glucocorticoïdes ou encore des stimulants via les e-commerces de pays étrangers.
Gagner une compétition est un moteur suffisant pour céder à la tentative du dopage. Ainsi tout sportif professionnel est concerné par cette pratique. En effet, bien que le dopage touchât autrefois principalement les pratiquants de culturisme, de cyclisme, de tennis ou d’athlétisme, il est aujourd’hui utilisé dans tous les types de sports avec néanmoins des objectifs spécifiques[17].
Les cyclistes et athlètes de longue course recherchent principalement une diminution de leur fatigue musculaire pendant et après l’effort. En effet, ces sportifs exercent un effort pendant plusieurs heures nécessitant une adaptation métabolique énergétique importante de leurs fibres musculaires. Ainsi, certaines substances sont intéressantes dans ce milieu car elles permettent d’augmenter la résistance à la fatigue, tout en optimisant la récupération post-effort.
Les sprinteurs, quant à eux, ont besoin d’une force musculaire importante sur de courtes périodes. Ainsi, ils seront plutôt tentés par la consommation de substances anaboliques qui augmentent la production de fibres musculaires.
Enfin, les tremblements lors de l’entraînement au tir à l’arc sont un facteur compromettant à une bonne performance. Ainsi, des substances permettant d’assurer une stabilité en ralentissant le rythme cardiaque sont consommées par ces sportifs.
Comment les marques de nutrition sportive prennent place dans la lutte anti-dopage ?
EFFINOV NUTRITION est un des laboratoires certifiés SPORT PROTECT. Cette marque propose ainsi des compléments alimentaires sûrs et conformes aux lois antidopage[18].
La gamme ERGYSPORT du laboratoire Nutergia garantit également des produits conformes au code anti-dopage. Les produits vendus par ce spécialiste en micronutrition sont tous certifiés Sport Protect[19].
Dans une optique de transparence, le laboratoire français LPEV rejoint également Ergy Protect avec sa nouvelle gamme Nergesport. Il propose des boissons de reconstitution adaptées pour l’effort et la récupération à boire avant, pendant et/ou après l’effort[20].
Bien qu’interdit, le dopage est toujours pratiqué par les sportifs en quête d’optimiser leurs performances.
La lutte contre cette pratique est prise au sérieux par les organismes antidopage qui réalisent de nombreux contrôles.
Les compléments alimentaires sans substances dopantes étant autorisés, ils représentent un choix judicieux plébiscité par les sportifs qui peut ainsi s’améliorer tout en respectant la loi et leur sécurité sanitaire.
Vous souhaitez contribuer à la performance des sportifs ? Contactez PEPSWORK, expert en nutraceutique, qui vous aidera de l’idée jusqu’à la mise sur la marché de vos produits de nutrition sportive efficaces et conformes à la législation antidopage.
SOURCES:
[1] https://www.vidal.fr/sante/sport/sport-medicaments/dopage-sportif.html
[2]https://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/document-pro_-_dopage_complement_alimentaire-v.pdf
[3] https://info.arte.tv/fr/le-dopage-en-quelques-chiffres
[5]https://www.sports.gouv.fr/organisation/organisation-en-france/droit-du-sport/
[6]https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGITEXT000006071318/
[7]https://www.wada-ama.org/fr/questions-reponses/responsabilite-objective#item-722
[11]http://www.sport-protect.org
[14]https://www.wada-ama.org/en/what-we-do/adams
[15]https://www.wada-ama.org/fr/content/liste-des-interdictions
[16]https://www.etudier.com/dissertations/Les-Differents-Types-De-Dopages-Sources/70249534.html
[17]https://www.1jour1actu.com/sport/pourquoi-certains-sportifs-se-dopent-ils
[20] https://www.lpev.fr
Elsa est passionnée par la nutraceutique et l’influence de la nutrition sur la santé et les performances sportives. Elle a rejoint la PepsTeam en tant que chargée de projets nutrition santé et contribue à la création d’articles pour le PepsBlog.